Journaliste, militante des droits civils
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Grande militante des droits civils, Ida B. Wells-Barnett est
une journaliste afro américaine qui s’est battue avec courage contre le
lynchage des Noirs dans les années 1890. Elle a consacré toute sa vie au
progrès des Noirs, à la l’égalité raciale,
aux droits des femmes et au suffrage des femmes. Wells gagne en célébrité par
son franc parler dans des articles qu’elle écrit et dans des conférences anti-lynchage.
Ida B. Wells-Barnett est née esclave le 16 juillet 1862 à
Holly Springs en Mississippi. Elle est l’aînée de huit enfants. La famille
Wells obtient sa libération six mois après la naissance d’Ida grâce à la
Proclamation d’Émancipation (décret d’Abraham Lincoln déclarant la libération
de tous les esclaves noirs sur le territoire de la Confédération Sudiste). Malgré
leur libération, les Wells subissent des préjugés raciaux et sont limités par
des règlements discriminatoires. À l’âge
de 16 ans, ses parents ainsi que son plus jeune frère décèdent lors d’une
épidémie de la fièvre jaune. Cette tragédie oblige Wells à abandonner ses
études pour s’occuper de ses frères et
sœurs. Afin de faire vivre sa famille, elle obtient un poste d’enseignante dans
une école locale en convainquant
l’administrateur qu’elle est plus âgée qu’elle ne l’est vraiment.
En 1882, Wells déménage à Memphis avec ses sœurs pour vivre
avec sa tante alors que ses frères trouvent des emplois comme apprentis charpentiers.
Wells obtient à nouveau du travail comme professeure et continue ses études à
l’université Fisk à Nashville.
L’évènement qui détermine le cours de sa vie est le même que
l’affaire Rosa Parks en 1955. Le 4 mai 1884, Ida B. Wells achète un billet de
train en première classe. L’équipe du train lui ordonne d’abandonner sa place
pour se déplacer dans la voiture réservée aux Noirs. Outrée, elle refuse mais
elle est chassée de force du train. Wells poursuit la compagnie ferroviaire et
remporte 500$ en dommages et intérêts mais la compagnie fait appel à la cour
suprême du Tennessee et annule la décision en condamnant Wells à payer les frais de
justice. Cette injustice est dénoncée dans
plusieurs journaux et Wells gagne en réputation par son courage. Par la suite,
Wells écrit des articles au journal en
utilisant le surnom de «Iola». La majorité de ses articles sont basés sur des
questions de discrimination raciale et de politique du sud des États-Unis. Sa carrière de journaliste
grandit tout comme son militantisme. Wells continue d’être professeure dans une école publique à Memphis. En 1889,
elle devient copropriétaire et éditrice de la Liberté d’expression et de phares (un journal antiségrégationniste)
et plus tard de La liberté d’expression. En 1891, Wells est congédiée de son poste d’enseignante
pour ses critiques contre les conditions
des Noirs dans les écoles de la ville.
En 1892, un évènement marque la vie de
Wells. Trois de ses amis; Thomas Moss, Calvin McDowell et Will Stewart ouvrent
une épicerie à Memphis. Leur magasin prospère fait de l’ombre à celui d’en
face, une autre épicerie appartenant à des Blancs. Le propriétaire du magasin
blanc et ses partisans, tous en colère, attaquent l’épicerie de leur
concurrent. Une confrontation éclate entre les propriétaires. Les trois
propriétaires sont arrêtés et menés en prison. Dans la nuit, une foule de Blancs
attaquent la prison, s’emparent des trois propriétaires et les tuent.
The New York Age 1892 |
Apprenant la nouvelle, Wells exprime son indignation dans le
journal Free Speech, incitant la
communauté noire à quitter la ville. Beaucoup de gens fuient la ville, alors
que d’autres organisent un boycott d’une
ligne de tramway, menant la compagnie au bord de la faillite. Son bureau de
presse est détruit à la suite de ses articles dénonçant le lynchage. Ida B. Wells
est à New York quand ses amis lui conseillent de ne pas retourner à Memphis
(suite à des menaces de mort). Wells reste à New York et écrit des rapports
détaillés sur le lynchage aux États-Unis dans le journal New York Age, un hebdomadaire administré par un ancien esclave, T.
Thomas Fortune.
En 1893, Ida B. Wells donne des conférences à l’étranger et contribue
au développement de plusieurs femmes noires. De plus, elle publie une étude
personnelle sur le lynchage en Amérique : Une fiche rouge.
En 1896, elle forme l’association nationale des femmes de
couleur. En 1908, une agression brutale contre la communauté afro-américaine à Springfield
(Illinois) pousse Wells à agir contre ces actes de barbarie faits aux Noirs. En
1909, elle assiste à une conférence où tous les leaders noirs et blancs sont convoqués,
pour la création d’une organisation populaire nommée «l’Association nationale
pour l’avancement des gens de couleur» (NAACP). Plus tard elle devient l’une
des fondateurs de cette association qui, jusqu’à présent, continue son combat
pour la justice sociale aux États-Unis. Ida B. Wells-Barnett crée le premier jardin d’enfants dans
sa communauté et continue sa lutte pour le suffrage des femmes.
Ida B. Wells-Barnett, décède d’une maladie du rein le 25
mars 1931, à l’âge de 69 ans, à Chicago. Elle laisse comme héritage ses écrits,
discours et manifestations qui montrent son héroïsme social et politique. S’étant
battue contre le lynchage, les préjugés et l’injustice subis par
les Noirs, Ida B. Wells-Barnett est
reconnue pour être une battante des mouvements des droits civils aux États-Unis.
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